Les festivals de cinéma : L’espoir d’une nouvelle dynamique

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Aucun représentant des Journées cinématographiques de Carthage, la plus importante manifestation du cinéma arabo-africain, n’était présent à la rencontre organisée dans le cadre des Jeudis du cinéma à la salle Tahar Cheriaâ (Cité de la culture), par le Groupement professionnel de l’industrie cinématographique de la Conect sur le thème «Spécificité des festivals de cinéma dans la promotion de l’attractivité territoriale».

Cette absence dénote du désintérêt accordé à ce genre de rencontre qui vise à repenser les enjeux et les perspectives des festivals. Pourtant l’un des thèmes inscrit dans le programme concerne «les JCC : Quelle vision stratégique pour l’avenir ?» outre, la cartographie des festivals et le calendrier des manifestations», «les incidences de la Tunisia Film Commission sur l’essor régional» et «la diversité éditoriale selon les particularités locales».

Ceci étant dit, la parole a été donnée en premier à Mehdi Bhouri, trésorier de la Conect, qui a fait un rappel des deux axes stratégiques du grand projet de réforme de l’industrie cinématographique fédérateur pour l’économie, à savoir la carte des festivals et la Tunisia Film Commission sans toutefois être précis ni sur l’un, ni sur l’autre axe.

Pour sa part, Hichem Ben Ammar, réalisateur et porteur du projet Conect avec Mohamed Ali Ben Hamra, président du Gpic, a mis l’accent sur la convention de partenariat avec la ministère du Tourisme sur un projet de communication et d’appui logistique pour la valorisation des régions. Le but consiste à consolider le tissu économique par la création de pôles attractifs ainsi que la régulation et la répartition des festivals dans les régions, et ce,  par rapport à leur spécificité à l’instar du festival du film ouvrier de Menzel Bourguiba qui se tenait le 1er mai de chaque année mais qui a disparu au bout de quelques sessions. Il y a aussi le festival du ciné-musée à Sousse ou encore celui de Douz Doc Days, ce dernier a aussi disparu. L’intervenant a suggéré la mise en place d’une cartographie des festivals qui serait de trois types ; les grandes manifestations internationales, les festivals de taille moyenne et les festivals de proximité.

Noomane Habassi, chargé de la direction du Cnci, a présenté, quant à lui, le programme «Minasset» qui comporte trois projets importants : le ciné-culture, le ciné-festivals et le ciné-écrans. Le ciné-culture consiste à créer des cinéphiles, et ce, avec le concours de la Ftcc et la Ftca. Le ciné-festivals est un projet qui vise la redistribution de la carte des festivals dans les régions. Enfin, le ciné-écrans s’intéresse à la création des salles de cinéma dont le nombre ne dépasse pas actuellement les 25 salles.

La présidente de l’Association Bizerte Cinéma, Saoussen Tabia, a fait savoir que l’Association a été créée en 2011 par un groupe de cinéphiles et qu’elle organise un festival d’auteur et de résistance qui en est à sa 10ème édition mais souffre de problèmes financiers. Malgré les difficultés, l’Association a, quand même, lancé une autre manifestation Tazouart orienté vers la culture Amazigh.

Le Festival International du film de l’enfance et de la jeunesse (Fifej), festival moribond depuis quelques années, créé en 1991 à Sousse, n’a pas organisé de session depuis 4 ans selon le président de l’Association qui l’organise et son ex-directeur Hassen Allilèche. Faute de moyens, ce dernier a fini par céder la direction au cinéaste Anis Lassoued, qui devra résoudre les difficultés financières et trouver les fonds nécessaires pour le réintégrer dans la cartographie des festivals. L’aide allouée par le ministère de la Culture est passée de 90.000 dinars en 1991 à 40 .000 dinars pour tomber à 13.000 dinars.

Le dernier participant Adel Abid, président de la Ftca et directeur du Fifak de Kélibia, a relevé l’absence de diagnostic du secteur cinématographique, insistant sur le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel et le développement d’infrastructures cinématographiques ainsi que la création d’un concept de ciné-tourisme tout en tenant compte de l’identité de chaque festival.

Ce diagnostic permettra au Gpic de trouver des solutions adéquates à ces festivals dans un écosystème qui leur donnera une nouvelle impulsion.

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